Hommage

OtterburnPark, le 7 mars 1995

Mesdames,Messieurs,

Il est beaucoup de manières différentes de présenter la démarche d’un artiste.
Il est pourtant rare de rencontrer un artiste exceptionnel.

A la différence de plusieurs confrères qui revendiqueront dans la société une place, leurs contestations étant souvent la preuve qu’ils n’ont rien à dire, Joëlle Le Blanc m’apparaît comme étant d’une toute autre catégorie d’artistes.

Ses oeuvres témoignent d’elles-mêmes et se passent de commentaires. Sa grande sensibilité a fait d’elle un voyageur infatigable, pour qui tout révèle une signification qu’elle nous traduit généreusement avec intensité.

On ne se doute pas, de prime abord, ce que cache cette fougue, cet amour de la vie. Plus on apprend à la connaître et plus on découvre que cette artiste, lorsqu’elle nous parle de sa mission, ressent profondément l’urgence de vivre, jusqu’au bout elle ira.

Dès 14 ans, sa vie chavirait et c’est grâce à une force exceptionnelle qui fait d’elle un être profondément autonome, qu’elle a pu traverser l’existence et démasquer derrière chaque regard, l’essentiel. Ses nombreux voyages d’études lui auront aussi permis de vivre des choses exceptionnelles faisant d’elle une communicatrice. Son talent est à la hauteur de sa sensibilité, douée d’une intuition formidable, son combat n’a jamais altéré sa joie de vivre, son émerveillement.

D’une grande curiosité naturelle, dès 5 ans ses parents l’ont poussée à suivre des cours de toutes sortes, lesquels la conduiront à faire du ballet classique, du ballet-jazz, de l’expression corporelle, de la nage synchronisée aux jeux du Québec.

Si pour parler de Joëlle Le Blanc je disposais de quelques pages, je n’aurais toujours fait qu’effleurer les contours de sa personnalité, de son être. Je ne terminerai pas sans ajouter que ce qui caractérise aussi cette artiste,c’est la détermination. Ainsi, même après avoir des cours en droit, domaine dans lequel elle aurait très bien pu faire carrière, un appel irrésistible la poussait à revenir au dessin, à la peinture.
Lignes fluides et hauts-contrastes ne manqueront pas de séduire et transporter le spectateur dans un monde dont elle seule a la clé.